Métier : assistant d'édition

Au-delà de la relecture des manuscrits et des relations avec les auteurs, les assistants d’édition remplissent des missions très diverses, variables selon les secteurs et les structures. Pour passer du marketing à la gestion des stocks ou au dialogue avec les diffuseurs, il faut être polyvalent, curieux, autonome, et avoir un bon sens relationnel. Sébastien Riault et Jérôme Carassou donnent ici leur définition du métier, à partir de leur expérience professionnelle quotidienne.

Sébastien Riault est responsable éditorial des revues chez Armand Colin, et conférencier et ancien maître d’apprentissage pour le master « Ingénierie éditoriale et Communication » proposé par le CFA-SACEF et l'université de Cergy-Pontoise. Jérôme Carassou est directeur éditorial des éditions Non Lieu et chargé du cours « Structure et enjeux de l’édition », au sein du même master. 

Selon les secteurs et les maisons d’édition, le métier d’assistant d’édition recouvre des réalités professionnelles différentes. Comme l’explique Sébastien Riault, « un assistant éditorial qui travaille sur des "beaux-livres" n’effectue pas exactement les mêmes tâches que d’autres qui réalisent des ouvrages pratiques ou des manuels scolaires. Dans ces trois domaines, l’édition et la fabrication des livres ne font pas tout à fait appel aux mêmes compétences et connaissances. De plus, chaque éditeur a sa culture "maison", que les nouvelles recrues découvrent "sur le tas". »

Des postes de travail aux facettes multiples

Aujourd’hui, au-delà de ses fonctions éditoriales classiques, un assistant d’édition se voit confier des missions variées. Les fonctions éditoriales classiques (relecture du manuscrit dans le fond et la forme, demandes de corrections auprès des auteurs, contrôle de la qualité des illustrations, finalisation des fichiers avant leur envoi chez l’imprimeur...), restent au cœur du métier. Mais l’assistant d’édition a souvent un champ d’intervention plus vaste. Avec Jérôme Carassou, « il peut se charger de la maquette d’un livre ou des relations avec le diffuseur-distributeur ». 

Chez Armand Colin, souligne Sébastien Riault, « les assistants sont sollicités pour le marketing, la promotion, la gestion des stocks, la mise en ligne des revues électroniques. Ils assurent aussi la coordination des publications, jouant un rôle de "pivot" entre éditeurs, prestataires externes et personnel administratif. »

Un métier entre polyvalence et autonomie

Cette fonction nécessite une grande polyvalence et la capacité à mener de front plusieurs projets. Pour Jérôme Carassou, « un assistant éditorial doit aussi avoir une solide motivation, car ce métier implique de nombreuses heures de travail pour un salaire plutôt modeste. Par ailleurs, le candidat à la fonction doit faire preuve d’autonomie, d’une grande curiosité et d’une bonne culture générale, pour s’adapter à des thématiques différentes. Enfin, bien évidemment, il lui faut connaître un minimum la typographie, la mise en page et la chaîne du livre (étapes d’élaboration, de fabrication et de commercialisation d’un ouvrage). » 

Sébastien Riault ajoute qu’il faut avoir « un certain goût pour des tâches matérielles parfois assez techniques, que l’on est amené à effectuer au quotidien, ainsi qu’un bon relationnel. La coordination éditoriale demande en effet de la souplesse d’esprit et un certain sens de la diplomatie. » Enfin, un assistant éditorial doit souvent s’armer de patience pour décrocher un emploi stable. L’édition est un milieu fermé : 20 000 personnes y travaillent en France (en comparaison, ils sont 150 000 dans le secteur de la communication). Une formation avec une double spécificité est donc un réel atout. À moins qu’il ne décide d’opter pour le statut de freelance, très courant dans la profession.

Lien :

> Pour en savoir plus sur le métier d’assistant d’édition, consultez la fiche « Pôle Emploi » dédiée à cette profession.