Le 23 mars dernier, le CFA Sacef accueillait dans ses locaux une conférence sur le thème “Les apports et les impacts des neurosciences sur les processus de formation et de management des apprentis”. Animée par Bernadette Lecerf-Thomas, consultante et auteur du livre “Neurosciences et management, le pouvoir de changer”, cette conférence a d’abord été l’occasion de mieux comprendre ces mécanismes du cerveau qui expliquent le comportement des personnes, et plus particulièrement au sein de l’entreprise.
Les neurosciences regroupent toutes les disciplines biologiques et médicales qui étudient les aspects, tant normaux que pathologiques, des neurones et du système nerveux.
Elles sont un apport précieux pour le manager qui souhaite adapter son entreprise à un contexte changeant. Les neurosciences l’aident à prendre en compte l’homme avec ses émotions, ses ressentis, son histoire...
Comme l’homme, l’entreprise doit s’adapter à son environnement, être capable de conserver un équilibre, malgré les influences extérieures. C’est ce qu’on appelle l’homéostasie. “Ce sont les mêmes mécanismes pour décrypter l’homéostasie chez l’humain et dans l’entreprise car l’entreprise est un système humain”, explique Bernadette Lecerf-Thomas avant d’ajouter : “elle aussi possède une histoire, une culture propre, liée à son métier, son organisation.”
L’homéostasie des entreprises est aujourd’hui bousculée par des facteurs extérieurs, au premier plan desquels l’arrivée des jeunes de lagénération Y dans un contexte structuré par la génération des papy boomers.
Il est humain de préférer évoluer dans un contexte connu. Mais face au changement, on se rend compte parfois qu’un schéma de pensée qui fonctionnait auparavant ne fonctionne plus. Il faut alors désapprendre pour apprendre.
C’est une étape douloureuse : “Je dis souvent à des managers qui souhaitent restructurer leur entreprise que quand on demande à quelqu’un de faire autrement, on lui demande juste de réorganiser son cerveau !”, explique Bernadette Lecerf-Thomas, “ça passe par un effort, des confusions. C’est un processus de deuil qui commence.” La résistance au changement est donc, dans une certaine mesure, naturelle.
Pour accompagner le salarié dans ce processus de désapprentissage et d’apprentissage, Bernadette Lecerf-Thomas recommande d’utiliser l’émotion car, comme la répétition, elle nous aide à fabriquer de la mémoire à long terme.
Les neurosciences nous enseignent que l’hémisphère gauche du cerveau est le siège du savoir acquis, de ce qui est connu, du plaisir et de la joie. L’hémisphère droit au contraire est celui de la peur mais aussi de la créativité, celui qui permet de s’adapter à une situation nouvelle, d’innover. “Les génies veulent découvrir car quelque chose ne leur convient pas. C’est de la frustration que naît leur motivation”, explique Bernadette Lecerf-Thomas.
L’émotion est une composante de l’esprit humain largement ignorée dans l’entreprise, hormis parfois la peur mais le résultat produit rarement l’effet escompté comme l’explique Bernadette Lecerf-Thomas : ”Quelqu’un en stress extrême va apprendre sur sa relation avec son manager, mais il n’intègrera pas mieux pour autant le message que le manager veut lui faire passer : qu’il doit changer sa façon de faire”.
A l’inverse, la reconnaissance améliore la transmission des savoirs car elle fait sécréter au cerveau de la dopamine, une “molécule du plaisir”.
Dans l’assemblée, les réactions sont nombreuses et le débat est nourri. “Cette conférence nous a permis de mettre des mots sur des choses que nous ressentions déjà. On a l’impression que tout est explicable dans les comportements humains”, estime un manager. Pour Daniel Ollivier, directeur d’un cabinet de conseil en management et en ressources humaines, “les managers sont trop dans le formatage et ne prennent pas assez en compte les émotions qui sont un sujet tabou”.
Conseillère professionnelle au CFA Sacef, Sylviane Blot estime quant à elle que “ce genre de connaissances nous permet de voir les forces qui sont à l'œuvre dans notre métier et nous donne des clés pour en faire quelque chose”. L’objectif est donc atteint pour ce deuxième rendez-vous d’un cycle de 4 conférences-débats dont l’objet pour le CFA est d’alimenter et de partager au sein de son réseau de partenaires, des réflexions et des pratiques, de formation, d’accompagnement, de management des apprentis.
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