Cécile Macquet : "Je ne vois que des points positifs à l'apprentissage"

Cécile Macquet est directrice de Muranese, une boutique-galerie du 1er arrondissement de Paris proposant de la décoration, des bijoux, et de l’art de la table en édition limitée et signées par les verriers de Murano tels que Venini. Elle emploie une apprentie en BTS communication dont elle est maître d'apprentissage. Epaulée par le CFA SACEF, elle dresse aujourd'hui un bilan plus que positif de cette expérience.

Comment avez-vous été amenée à recruter un apprenti ?

A une époque, je travaillais beaucoup avec des agences de communication sur des projets définis, avec des objectifs précis. J'ai ressenti le besoin de recruter quelqu'un pour suivre au plus près les acteurs des projets, quelqu'un qui rencontrerait la clientèle, qui comprendrait leurs attentes. J'ai donc embauché une apprentie, une première pour moi.

Selon vous, quel est l’intérêt de l’apprentissage pour l’entreprise, notamment par rapport aux stages ?

Les dossiers sur lesquels nous travaillons chez Muranese supposent un accompagnement, une information suivie et soignée à moyen et à long terme. Le stage n’est pas suffisant car il est fini dans le temps, limité. L’apprentissage comporte une dimension de projet professionnel à laquelle je suis sensible car elle répond à ce besoin. La responsabilité de l’entreprise est plus importante et plus intéressante. Plus excitante aussi. Il y a une implication des deux cotés. 

Comment vous êtes-vous préparée au rôle de maître d’apprentissage ?

Lorsque j’étais directrice dans un laboratoire de recherche, nous embauchions des apprentis pour faire de la veille technologique et de la documentation. J’avais déjà pu observer à l'époque et j'avais aussi eu l'occasion d'encadrer des étudiants et des chercheurs.

Pour ma part, c’était une vraie réflexion d’embaucher un apprenti. Je n’avais pas l’intention de prendre cela à la légère. J’ai d'ailleurs discuté avec d’autres entreprises qui accueillent des apprentis pour me faire mon idée.

La relation avec l’apprenti n'est pas du tout unilatérale, il y a du répondant. On travaille véritablement en binôme. J’apprends autant que Lenissia (l'apprentie de Cécile Macquet ndlr). Un chef d’entreprise honnête vous dira que l’on apprend toujours, notamment avec et grâce à ses collaborateurs. 

Quels sont les points positifs ? négatifs ?

Je ne vois que des points positifs. J'ai découvert l'aspect administratif de l’embauche, un nouveau monde pour moi mais ce n’est pas vraiment un point négatif. Il faut s’organiser d’une façon différente cela fait partie des adaptations.

Au début pour moi c’est plus l’attitude qui prime chez l'apprenti : il doit savoir répondre au téléphone de façon agréable, ouvrir la porte et bien accueillir le client,  etc. Par la suite, il développe au fur et à mesure de nouvelles compétences.

Il y a une grande interaction, un travail de proximité très intéressant entre le maître d'apprentissage et l'apprenti, entre le futur professionnel et le "déjà professionnel". Je lui donne carte blanche pour laisser libre cours à ses idées, développer sa créativité. Lénissia est en train de devenir "elle". En tant que maître d'apprentissage, il faut faire en sorte que cela se passe du mieux possible pour son apprenti.

Quel bilan tirez-vous de votre relation avec le CFA SACEF ?

La présence du CFA dans les démarches administratives a été un vrai soutien. Le CFA a su être à la fois efficace et discret.  J’ai reçu toutes les informations essentielles pour l’embauche de Lénissia et j’ai été très bien orientée pour réaliser les démarches administratives. On ne peut pas improviser une première embauche, le CFA est d'un grand secours sur les questions juridiques et administratives car il forme l’apprenti et le maître d'apprentissage sur les dispositions contractuelles. 

Conseilleriez-vous à d’autres managers de recourir à l’apprentissage ?

Je réponds par un oui franc et définitif ! Je suis surprise de ne pas voir plus d’apprentis dans les entreprises, d’autant qu’il y a des dispositifs qui facilitent les démarches. Je m’alarme de voir que des apprentis ne trouvent pas de d’employeurs et par conséquent de maître d'apprentissage.

C’est un engagement mais c'est aussi du gagnant/gagnant pour l'employeur comme pour l'apprenti. Je ne vois pas d’obstacle. D’ailleurs, j’ai déjà commencé à fortement recommander  autour de moi l’apprentissage. J’aurais aimé faire de l’apprentissage si cela se faisait à mon époque. Aujourd’hui, l’image de l’apprentissage est en train de changer, cela me plait de participer à ce changement, d'être acteur, de contribuer au renouvellement de l’image de l’apprentissage, de sa mise en valeur et je félicite le CFA SACEF pour son travail auprès des jeunes et de l’entreprise.

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