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Apprentissage et handicap : la fonction publique réunie en colloque  

Quelle place pour l'apprentissage des personnes handicapées dans la fonction publique ? Quelles aides, quelles différences avec le privé ? Il fallait bien un colloque pour répondre à ces questions. Il a eu lieu le 18 mars dernier dans les locaux du CNRS à Paris à l'occasion des "Rendez-vous Apprentissage du FIPHFP" (Fond d’Insertion des Personnes Handicapées dans la Fonction Publique).

Toute la matinée, des acteurs de la fonction publique, recruteurs, responsables, des représentants de CFA et d'associations se sont succédés sur l'estrade pour échanger et débattre face à un public attentif.

Le CFA SACEF était présent en la personne de sa directrice, Françoise-Fièvre Deboudt, accompagnée d'une apprentie sourde, Marie-Joséphine Marie-Joseph, et de sa médiatrice, Pierrette Pouliquen.

Charges supplémentaires pour le public

Avec 6400 apprentis récrutés par an, la fonction publique d’État "n’est pas bonne élève" a reconnu Jean-François de Caffarelli, le directeur du FIPHFP. La faute à "des différences de régimes juridiques entre les deux types d'apprentissages", notamment en termes d’aides et sur la question du financement de la formation.

Françoise-Fièvre Deboudt a rappelé que "des charges supplémentaires pèsent sur la fonction publique qui doit contribuer aux Assedic et payer des salaires plus élevés".
 
Pour Guillaume Boulanger, chargé de mission du ministère de l’économie, de l’industrie et de l’emploi, "le coût est un véritable problème. Un projet de décret sur le développement de l’alternance dans la fonction publique est proposé par la mission Hénart. Il faut une loi, cela ne se fait pas du jour au lendemain".

Trouver des candidats

Une table ronde sur le thème "Les dispositifs apprentissage dans la fonction publique d’Etat" a été l'occasion pour Françoise Fièvre-Deboudt de présenter l'action du CFA SACEF pour l'apprentissage des personnes handicapées :"Il y a six ans, la société IBM nous a dit qu'elle voulait s’engager dans l'apprentissage pour les jeunes handicapés. Nous avons mis au point un programme de formations individualisées. Nous formons en moyenne 30 apprentis handicapés par an. Dans un CFA qui accueille 880 apprentis, ce n’est pas énorme, mais la difficulté, c'est de trouver les jeunes susceptibles de répondre aux attentes des employeurs.""Comment trouvez-vous les candidats ?", demande Stéphane de Laage, l'animateur de la table ronde. "On va les chercher dans notre réseau, dans les salons, dans les établissements scolaires, notamment dans les établissements spécialisés", répond la directrice du CFA SACEF et de préciser que "l'apprentissage est ouvert à tous les handicapés sans limite d'âge".

La directrice du CFA SACEF a souhaité plus de concertation sur les mesures prises par les pouvoirs publics dans le domaine de l'apprentissage et du handicap. Exemple avec la réforme du BTS "assistant de direction", devenu un diplôme "assistant de manageur" : "Maintenant, ce diplôme est davantage tourné vers les langues étrangères dont l'apprentissage est plus difficile pour des sourds. On avait 7 ou 8 jeunes handicapées sourdes en BTS assistant de direction, on ne peut plus les prendre car il est peu probable qu’elles atteignent le niveau de diplôme."

Le témoignage de Marie Joséphine


Apprentie en licence d’administration publique, Marie-Joséphine Marie-Joseph a expliqué, en langue des signes, sa scolarité dans une école spécialisée "qui a très bien marché" puis l'échec de son intégration dans une classe d'entendants après le bac."Au CFA, j’ai dit que je voulais continuer, a ajouté la jeune fille. Une fois prise, j’ai vraiment eu l’impression de découvrir le monde des sourds. J’ai découvert beaucoup de choses sur moi. Je n’avais plus de difficultés car il y a des médiateurs et non des interprètes."Interprète, médiateur... "Quelle différence ?", demande l'animateur. "L'interprète reste complètement neutre. Le médiateur a un rôle pédagogique", répond Pierrette Pouliquen qui assure la traduction. "En entreprise, je n'ai pas besoin de médiateur, ajoute Marie-Joséphine, je parle et mes collègues me comprennent. Les cours par contre, c'est beaucoup plus compliqué." 
Temps fort de cette matinée, le témoignage de Marie Joséphine a mis en lumière les difficultés que peuvent rencontrer les apprentis handicapés durant leur formation. Il a montré aussi que des réponses peuvent émerger d'expériences originales menées sur le terrain.

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